VILLA CH
Architecte : ArKé (Karim CHAABANE & Sélim ADHOUM)
Collaborateur : Chahine TOUMI Client : Privé
Localisation : Gammarth – Tunis
Etude : 2012
Réalisation : 2015-2016
Surface terrain : 650 m²
Surface couverte : 365 m²
Ingénieur structure : Alpha Engineering
Ingénieur électricité : Telec Engineering
Ingénieur fluides : Polytec Consulting
Photographe : Mehdi CHAKER ©
Le concept est basé sur une mise en scène d’oliviers existants, en effet le projet compose les espaces de vie dans les différents axes de ces arbres.
La villa consiste en un volume unique, monolithique. Ce dernier se déploie sur la longueur du terrain. La piscine, orientée sud-est, s’implante, dans la même direction que le volume de la maison pour renforcer la profondeur du terrain et projeter la maison vers le jardin.
Le retrait sur les mitoyens, n’étant pas assez large et suffisant pour mettre en valeur le volume en question de l’extérieur, les architectes créent un dispositif spatial, fonctionnel et efficace pour mettre en scène, de l’intérieur, le volume. Ils divisent ce dernier, en deux, dans le sens de la longueur. Ils disposent, d’un côté, deux niveaux, orientés vers le sud-est, et de l’autre, un seul niveau sur une double hauteur.
Ainsi, d’un côté, il y a les services au RDC et les chambres à l’étage et de l’autre, les espaces communs, à savoir le salon et la circulation verticale.
L’entrée de la maison annonce le volume, dans son intégrité, en s’implantant dans son axe le plus long et en créant une percée qui se prolonge sur toute la profondeur du volume jusqu’à l’extérieur, dans un alignement visuel avec un olivier.
La double hauteur attribuée au salon donne une lecture très claire du volume de toute la maison et révèle ses proportions. Celles-ci sont accentuées par l’effet de la lumière zénithale au niveau de la dalle supérieure qui vient balayer les murs du salon dont la hauteur est de 7.3m.
La cheminée, au salon, singulière de par sa proportion exagérée dans le sens de la longueur, est revêtue d’une tôle métallique noire qui souligne son caractère contemporain. Telle une fente dans le mur en double hauteur, elle le traverse de bout en bout. Ce dernier semble suspendu.
A l’étage, les chambres sont distribuées par une coursive, surplombant le salon, qui longe le volume sur toute sa longueur et permet, à son tour, d’en apprécier la hauteur et la pureté géométrique.
Les escaliers qui mènent à l’étage sont dissimulés dans le volume de la bibliothèque, réalisée en béton. De par sa position centrale, la bibliothèque anime et organise les différents espaces de vie. Une passerelle relie les escaliers à la coursive. Conçue en verre, cette passerelle maintient le caractère « autonome » du volume « bibliothèque/escaliers ».
Dans l’ensemble, la maison ne comporte pas beaucoup de changements de matériaux. Les murs blancs sont dominants. La surface au sol est homogène grâce à un choix de matériau unique, le marbre local Thala beige, mis en valeur par des carreaux de dimensions allongées peu communes.
Le plafond, en béton, peint en blanc, se distingue par sa texture irrégulière, générée par la trace des coffrages en bois.
Certes, le vocabulaire de cet ouvrage s’inscrit dans une géométrie épurée. Toutefois, les jeux de soustraction de volume ne sont pas que formels. La soustraction sur la façade sud-est a été créée pour dégager une percée sur l’un des oliviers, alléger le volume et agrandir visuellement l’espace. La deuxième soustraction dans la masse du volume, sur la façade ouest, a été un moyen pour protéger l’espace du salon d’un ensoleillement direct.