La Villa Palawan fait partie d’une série de villas de maître contemporaines, situées dans une résidence privée « les oliviers », à Gammarth.Elle doit son nom à la destination de vacances fétiche de son propriétaire. Ce dernier se rend régulièrement sur une île située aux Philippines, connue pour ses falaises de marbre noir et de calcaire. Le projet introduit alors un grès gris anthracite qu’ils utilisent pour revêtir le sol de toute la maison et les murs de certains espaces dont les salles de bain. Ils optent aussi pour le marbre tunisien Foussana dans les escaliers, la cheminée et les appuis de fenêtre.

 Quant à la piscine, en marbre Foussana, une fois remplie, elle se distingue par sa couleur vert émeraude rappelant les fonds marins des eaux cristallines de l’île de Palawan. Implantée dans un terrain de 1650 m², planté d’agrumes et d’oliviers, la villa tourne le dos à la rue et s’ouvre sur son immense jardin, dans lequel les architectes ont rajouté des palmiers et des cactées, pour donner un caractère « exotique », recherché par le propriétaire. Le projet affirme ce choix d’implantation à travers un vocabulaire très contrasté entre les façades au nord et au sud. La façade sur rue est quasiment aveugle, n’ayant pour ouverture qu’une fente verticale dont les brises soleil, en bois, réduisent la vue sur l’extérieur. 

Quant à la façade nord-ouest, qui est en face d’une villa mitoyenne, se distingue par son expression volumétrique assez singulière, tel un bas-relief. Seuls les jeux d’ombre et de lumière générés par des volumes cubiques, opaques, en saillie, animent cette façade. Ce n’est qu’une fois qu’on pénètre à l’intérieur de la parcelle que les volumes retrouvent leur transparence par de larges baies-vitrées rythmées par des panneaux en bois fixes, pour jouir d’une vue imprenable sur le jardin. En plus de la volonté de créer un dialogue binaire avec la rue et le mitoyen d’une part et le jardin d’autre part, un espace extérieur introverti est généré par la forme en U attribuée au bâtiment.

Cette forme en U a permis d’organiser les espaces autour d’un espace central : le salon. Ce dernier distribue l’ensemble des pièces de la maison. Il jouit d’une vue sur la cour, la piscine et le jardin. Ses dimensions généreuses et son échelle sont mises en scène grâce à la cheminée en longueur et la lumière zénithale qui transperce le volume sur sa double hauteur. Cette lumière qui descend du toit jusqu’au RDC et qui souligne l’axe des escaliers semble comme un élément de repère pour guider la circulation verticale jusqu’à l’étage.Ce dernier est strictement réservé aux chambres à coucher et à un séjour « privé », superposé sur le salon du RDC, et qui sépare l’aile dédiée à la suite parentale de celle destinée aux enfants. Le volume réservé aux enfants se prolonge comme un bras, pour mieux bénéficier de la lumière du sud et pour créer une terrasse couverte au RDC, qui s’aligne avec l’axe de la piscine.